jaunes
très jaunes
avec quelques
vestiges
de vert
les feuilles
d’acacia
quittent
leur branche
folâtrent
dans l’autan
et tombent
en gouttes
florales
sur le sol
pavé
sur les tables
dans les verres
et les tasses.
elles se séparent
de leur grappe
se regroupent
valsent
légères
ou plongent
à pic
elles s’effeuillent
et se rassemblent
en une averse
de couleurs
que le vent
et les arbres
sacrifient
au Soleil
qui règne
sur le bleu
pâle
du ciel.
La paix est évidente
La beauté omniprésente
la laideur de l’époque
sa lâcheté
sa médiocrité
n’ont pas eu raison
du printemps
elles n’ont qu’à peine
défié l’été
et ont déjà perdu
malgré leur résolution
face à la majesté
profonde et morbide
que l’automne
déploie chaque année
à l’heure du Kōyō
où la sénescence
se change en symphonies
florales
et colorées
19 octobre 2020